UN peu d'histoiRE

française

On dit que ces coquillages sont connus depuis l'antiquité et que les Romains les mettaient à leur menu.

.

En France, avant le XIXe siècle, on ne mangeait que des huîtres plates ( ostrea edulis, appelées aussi belons ou pieds de cheval pour les plus grosses) qu'on draguait en barque ou à pied sur l'estran. Le sire de Gouberville raconte qu'en 1556 il déjeuna un vendredi de Carême avec le curé de Tourlaville son ami, et le sieur des Hachées, pour trois sous d'ouystres en escalle. A l'époque  On en stockait également dans des parcs rudimentaires délimités par des murets qui permettaient d'avoir à disposition des huîtres consommables quels que soient la saison ou l'état de la mer. Bien sûr il y avait des pertes, à cause des vols (déjà) et des tempêtes qui pouvaient projeter les coquillages jusque derrière le trava.

 

Ce mode de pêche demeura sans grand changement  pendant trois siècles et les huîtres ont connu un grand succès dès l'Ancien Régime,  sur les tables bourgeoises et princières. Notre région fut une grande pourvoyeuse de Rouen et Paris, par bateaux qui remontaient la Seine moyennant toutes sortes de taxes à payer souvent en nature , dés la sortie de la Hougue, à Rouen et même en arrivant à quai à Paris. Il paraît qu'on expédiait également des huîtres décortiquées dans des paniers en paille, pour faire des ragoûts.

 

Mais un épuisement des gisements dû à une surexploitation a poussé le professeur Coste à créer des répliques des gisements naturels d'huîtres plates, c'est le début de l'ostréiculture.

En 1868, « le Malaisien », un navire contenant une cargaison d'huîtres creuses portugaises Crassostrea angulata ) s'abrite pendant plusieurs jour dans le port de Bordeaux. Mais la cargaison s'abîme et toutes les huîtres seront jetées dans l'estuaire de la Gironde. Certaines huîtres n'étant pas mortes se sont reproduites et ont créer un gisement naturel.

 

En 1920, une forte mortalité des huîtres plates détruit pratiquement l’espèce. L'élevage recommença un peu plus tard, mais la production est toujours très faible de nos jours.

A la même époque, les huîtres creuse portugaise sont élevées sur les cotes atlantiques, directement à plat sur le sol.

Dans les année 50, on observe un essor spectaculaire de l'ostréiculture en France.

 

manchoise

Complexe CABANOR créé à l'initiative de Maurice Delisle

Jusqu'au début du siècle les Bisquines draguaient les bancs de sable huîtriers au large de Granville. Mais d'année en année les quantités pêchées diminuaient et en 1925 chaque bateau ne ramena pas une centaine de ces huîtres qu'on appelait « pied de cheval ».

 

L'hiver 1963 fût si rigoureux que la mer gela, et toute vie sur l'estran fût anéantie

 

Dans le milieu des années 1960, les gens du pays croyaient au RENOUVEAU de l'huître de normandie, mais l'époque de la cueillette était révolue, l'huître désormais sera cultivée. L'ostréiculture normande passe à une nouvelle étape, l’introduction de l’élevage sur table

 

Les huîtres sont placées dans des poches disposées sur des tables métalliques, les maintenant à environ 40 cm du sol. On s’aperçoit alors que cette nouvelle technique améliore la longévité des huîtres. De plus, les huîtres « parquées » s’ouvrent et se ferment selon l’alternance des marées, qui en Normandie sont parmi les plus fortes d’Europe. Ce faisant, elles se bonifient, acquièrent consistance et saveur…

 

En 1967 l’huître portugaise mourante est remplacée par une variété originaire du Japon ( Crassostrea gigas ). 

En 1968 un nouveau bassin ostréicole au large des communes de Gouville, Blainville et Agon-Coutainville était né.

Dès le début des années 1970, l’huître creuse japonaise s’implante avec succès sur l’ensemble des bassins français. 

 

En 1974 plusieurs ostréiculteur dont Maurice DELISLE décident de se regrouper afin de promouvoir leur profession, il cherchent le moyen de se doter d'un outil de travail qui leur permettra de mieux produire et de mieux vendre leurs huîtres. L'idée d'une coopérative qui serait un peu un centre pilote pour les producteurs voit le jour. Par leur travail, leur sens inné de la culture et de l'élevage, leur connaissance de la mer, ces pionniers firent de la Normandie, en quelques 3 décennies la première région ostréicole de France.

En 1975 la Coopérative Aquacole de BAsse-NORmandie ( CABANOR ) est créée.

En 1979 elle s'installe sur 13 hectares concédés par les Affaires Maritimes dans le havre de Blainville sur mer.

Aujourd'hui 50 sociétaires, professionnels de la mer, utilisent ses installations. La CABANOR comprend 30 ateliers, 66 bassins de purification, 36 claires d'affinage et une réserve d'eau de mer de 25 000 m3.

Dans les années 70 la plus grande, à l'époque, écloserie-nurserie d’huîtres en Europe voit le jour à Gatteville.

 

La filière ostréicole normande continue à se développer et à s’organiser :  et ici et là, des ostréiculteurs se regroupent pour gérer, de façon collective, des sites alimentés en eau de mer… Autant de démarches qui contribuent au dynamisme de la profession.